Blocs thématiques (sessions parallèles)

BLOC THÉMATIQUE 1: Accompagner et être accompagné à l'ère digitale
BLOC THÉMATIQUE 2: Prendre soin de demain
BLOC THÉMATIQUE 3: Argent et esprit – Qui paie et qui soigne ?
BLOC THÉMATIQUE 4: Recherche de sens et perte de sens

Une traduction simultanée en français et allemand est disponible dans toutes les sessions parallèles.

BLOC THÉMATIQUE 1
Accompagner et être accompagné à l'ère digitale

Il y a longtemps que la transformation numérique a également touché le secteur de la santé et des soins. Les innovations technologiques actuelles, l’utilisation redoutée de robots dans les soins ainsi que les nouvelles échelles de valeurs placent devant de nouveaux défis aussi bien les soignants que les soignés. Où va le système de santé « intelligent » ? Et comment tous les acteurs – y compris le législateur – le gèrent-ils ?

Sessions parallèles:

Prof. Dr Andrea Belliger, vice-rectrice du domaine de service de la Haute école pédagogique de Lucerne et membre de la direction :
Seniors numériques – Vieillir à l’ère des applis et des chaussettes intelligentes

La mutation numérique modifie non seulement notre travail et notre communication, mais influence également des valeurs fondamentales comme notre acception de la maladie et de la santé. Les innovations technologiques actuelles comme les apps, les ordinateurs vestimentaires, le big data dans le nuage et les progrès médicaux donnent lieu à toute une série de nouvelles possibilités pour le patient connecté et participatif. Ces possibilités montrent avant tout une chose : nous devenons de plus en plus vieux, sans pour autant nous sentir vieux.

Dr Adrian Lobsiger, préposé fédéral à la protection des données et Nicolai Lütschg, directeur Stammgemeinschaft eHealth, Argovie:
Cybersanté et le dossier électronique du patient - Des NLFA du secteur de la santé à l'application concrète

Le conseiller national Ignazio Cassis considère le dossier électronique du patient comme « les NLFA du secteur de la santé ». La comparaison n’est pas surprenante, dans la mesure où il faut non seulement une infrastructure technique pour assurer les échanges de données entre les spécialistes de la santé le long de la chaîne de soins, mais aussi de nouveaux processus et de nouvelles formes de collaboration interprofessionnelle. Ce changement culturel lié à la cybersanté représente, pour la communauté de référence eHealth Aarau, l’un des grands défis de la mutation numérique dans le secteur de la santé. Un autre défi est constitué par le degré de numérisation inégal des EMS. Ces situations initiales contrastées exigent une stratégie différenciée pour assurer le rattachement à une communauté de référence certifiée. Les conférenciers proposent des expériences de première main sur la manière de maîtriser ces défis du point de vue d’une communauté de référence en construction, ainsi que les enseignements qu’on a déjà pu en tirer.

Dr Stephan Sigrist, directeur de Think Tank W.I.R.E.:
Piratage de la santé

L’avenir du système de santé est marqué par des tendances contradictoires : d’un côté, notre espérance de vie augmente, ce qui entraîne un déplacement du spectre des soins vers les maladies chroniques et une augmentation des coûts de la santé. D’un autre côté, les progrès de la recherche biomédicale et de la numérisation de la médecine ne cessent d’améliorer la qualité des soins. A terme, la numérisation du système de santé ouvrira rien de moins qu’une nouvelle ère de médecine personnalisée et taillée sur mesure, avec la promesse d’une plus grande efficacité, qualité et sécurité. Les potentiels doivent toutefois être considérés de manière nuancée pour concevoir l’avenir. Le développement de structures orientées vers l’avenir exige par conséquent non seulement des technologies, mais aussi la prise en compte des patients et une intégration dans les futures structures de la société. Afin d’améliorer le système de santé pas à pas, avec des idées concrètes.

Prof. Dr Robert Riener, professeur de systèmes sensori-moteurs au département des sciences de la santé et de la technologie de l’EPFZ:
Quand les robots prennent en charge des tâches thérapeutiques et des soins

Les technologies robotiques sont en cours de développement ou sont déjà utilisées dans différentes phases de diagnostic ou thérapeutiques. Les robots compatibles RM sont à même d’assister les procédures de diagnostic et les investigations cliniques sur des patients souffrant de troubles neurologiques au niveau du cerveau. Les interventions chirurgicales peuvent être accompagnées par des télémanipulateurs très peu invasifs. Les systèmes robotiques peuvent assister le personnel hospitalier pour les soins quotidiens des patients alités. Dans le domaine de la réadaptation moteur, des robots peuvent décharger les thérapeutes de leur travail physiquement pénible et partiellement monotone, en permettant au patient d’effectuer des exercices plus longs, plus intenses et plus motivants. Plusieurs systèmes robotiques peuvent être utilisés pour contrôler et évaluer la thérapie à domicile à l’aide de technologies de télé- réadaptation. Les patients ambulatoires dont les capacités motrices n’évoluent plus peuvent également bénéficier d’appareils robotiques portables ou à domicile pour les aider dans différentes tâches de déplacement et de manipulation de la vie quotidienne. Cette présentation interactive propose une vue d’ensemble visionnaire de ces technologies robotiques.

en haut

BLOC THÉMATIQUE 2
Soigner l’avenir

Des soins modernes et un accompagnement attentif de la dernière étape de la vie sont au cœur de l’activité de toute institution pour personnes âgées. La prise en charge médicale et soignante ne cesse d'évoluer. Dans ce cadre, se posent les questions sur l'administration de médicaments, l’attribution du label de qualité « Soins palliatifs » ou encore sur les nouvelles formes de prise en charge de la démence.

Sessions parallèles:

Prof. Dr Martial van der Linden, professeur et vice-doyen de la faculté de psychologie et des sciences de l’éducation, Université de Genève, et Prof. Dr Jacques Gaucher, professeur émérite à l'Université Lumière de Lyon, Institut de psychologie:
Penser autrement la démence et son accompagnement

1^ère intervention:
L’approche biomédicale dominante aborde la démence en termes de maladies neurodégénératives (p. ex., la maladie d’Alzheimer), ayant chacune des symptômes et une cause neurobiologique spécifiques, qui les distinguent du vieillissement normal. Cette conception considère qu’il faut mettre davantage de moyens dans la recherche neurobiologique afin d’identifier des traitements pharmacologiques à appliquer précocement. Nous montrerons les nombreuses limites de cette approche essentialiste et catégorielle. Il s’agirait au contraire de réintégrer les manifestations de ces prétendues maladies spécifiques dans le cadre plus large du vieillissement cérébral et cognitif, dans ses multiples expressions plus ou moins problématiques, sous l’influence de nombreux facteurs (environnementaux, psychologiques, biomédicaux, sociaux) intervenant tout au long de la vie. Ce changement de conception devrait conduire à de profondes modifications dans la manière de concevoir l’évaluation, les interventions psychosociales, la prévention et les structures d’hébergement à long terme.

2^ème intervention:
Une observation fine et continue des personnes âgées qui ont été diagnostiquées « Alzheimer » nous apporte des informations qui réinterrogent les standards du tableau exclusivement «neuropathologique» en vigueur aujourd’hui. L’angoisse de dépendance, la désorientation temporelle et les troubles du comportements s’avèrent être plus riches de sens que d’être réduits à de simples signes déficitaires évolutifs réservés à des personnes dont le vieillissement serait compris comme strictement pathologique. Le regard porté sur ces personnes est, à ce jour, réducteur et péjoratif, entrainant par conséquent des incompréhensions, des souffrances accrues chez les malades, leurs proches et les professionnels qui les accompagnent.
L’appel à l’art et la culture peuvent constituer des contextes et des médiations facilitant ce changement de regard et les modes d’animation et de soins dans les établissements d’accueil et de soins aux personnes âgées souffrant de maladie d’Alzheimer.

Dr Gabi Bieri, présidente de la Commission des soins de longue durée de la SPSG, médecin-cheffe des services gériatriques de Zurich, directrice médicale des centres de soins de Zurich, et Helmut Bernt, directeur des soins du centre médico-social Entlisberg:
Prise en charge médicale dans les EMS

En Suisse, les structures des EMS et les modèles de fourniture des soins médicaux dans ces établissements sont tout sauf homogènes. La plupart des résidents sont suivis par leur médecin de famille. Seules les grandes institutions ont leur propre personnel médical, souvent spécialisé dans la gériatrie.
La situation médicale des patients de homes médicalisés devient de plus en plus complexe, de sorte que les simples connaissances gériatriques ne suffisent plus. Le manque de médecins de famille qui se dessine, la rémunération mal définie des prestations médicales dans les situations de soins, les exigences accrues ainsi que le besoin croissant de collaboration interprofessionnelle peuvent conduire à l’absence de soins médicaux ou à des soins médicaux insuffisants des patients en EMS. Cette problématique est appréhendée de manière très contrastée dans les différents cantons, du fait que la position du personnel médical dans les institutions médicalisées n’est pas réglée au niveau fédéral. Comment assurer la fourniture des soins à l’avenir, dans ces conditions ? Quelles sont les exigences posées à la fourniture des soins ? Quels sont les modèles de fourniture des soins envisageables ? Ces problématiques sont évoquées sous l’angle d’un infirmier et d’une médecin de home.

Marlies Petrig und Isabelle Weibel, KZU Kompetenzzentrum Pflege und Gesundheit, Bassersdorf
Theres Meierhofer, directrice de l’EMS Erlenhaus, Engelberg
Mourir (n’)est (pas) difficile

Le séjour dans un EMS médicalisé est assimilé à la perte de facultés physiques et intellectuelles, et à la mort. Il n’y a rien à objecter à cela, car cette description correspond à la réalité. La conception de la dernière phase de vie et l’accompagnement en fin de vie représentent le quitidien des EMS. Tous les collaborateurs/trices de ceux-ci peuvent en être fiers. L’expérience montre que de nombreuses personnes très âgées résidant dans un home médicalisé envisagent leur mort avec une grande sérénité. Une attitude naturelle face aux dernières questions peut avoir un effet réconfortant et calmant. Cela vaut avant tout pour les institutions avec une philosophie de soins palliatifs. Celle-ci doit répondre à des exigences élevées, si elle veut correspondre au label de qualité dans les soins palliatifs. En offrant un aperçu du quotidien des soins et de leur culture d’adieu, les responsables de deux différents établissements décrivent comment elles soutiennent et encouragent leurs résidents à vivre leur vie – jusqu’à leur dernier soupir.

Dr Christine Bourquin, pharmacienne chez TopPharm, et Martine Ruggli, pharmacienne, membre de la direction de pharmaSuisse:
La pharmacienne dans le home

Les pharmaciens ne sont que rarement présents dans les institutions de soins, mais les choses sont en train de changer et l’importance du pharmacien dans la prise en charge médicamenteuse des résidents est de plus en plus reconnue. En Suisse romande, des projets cantonaux ont été mis en place, dans lesquels le pharmacien fait de l’assistance pharmaceutique. Il est responsable du bon usage du médicament, en travaillant en collaboration avec les médecins de l’institution et le personnel soignant. Veiller à l’approvisionnement sans faille, respecter les consignes légales et surtout conseiller dans le choix des thérapies en proposant les traitements les mieux adaptés pour les patients âgés tout en faisant attention à l’économicité des choix sont les points essentiels de l’assistance pharmaceutique. Comme ces projets sont accompagnés de travaux de recherche, on peut voir concrètement la contribution du pharmacien dans ce domaine.
En Suisse allemande des initiatives personnelles et des projets pilotes se dessinent aussi. L'exemple concret d’une institution de soins, permet de prendre la mesure de tout ce qui est possible ou qui se fait déjà dans les EMS.

en haut

BLOC THÉMATIQUE 3
Argent et esprit – Qui paie et qui soigne ?

Les homes médicalisés de demain sont plus ouverts et plus orientés clients. Ils s’intéressent davantage à la qualité de vie des résidents et des collaborateurs, et tiennent compte des aspects spirituels. Parallèlement, les besoins de services d’aide et de soins à domicile augmentent. Les attentes accrues d’une société vieillissante entraînent des coûts élevés et requièrent du personnel. Comment pouvons-nous les financer et comment gérer nos ressources ?

Sessions parallèles:

Dr Werner Widmer, directeur de la Fondation Diakoniewerk, à Neumünster, et Heike Pollerhoff Huber, directrice de la résidence Neumünster Park, à Zollikerberg:
Développer les nouveaux modèles d’affaires et repenser les anciens

Qu’est-ce qui va changer dans le domaine des EMS, au cours de ces prochaines années ? Quelles sont les nouvelles attentes auxquelles les homes médicalisés vont devoir faire face ? Quels défis devront-ils relever ? Quelles sont les stratégies possibles pour maîtriser ces défis ? Quels sont les écueils à éviter ? L'EMS de demain est ouvert, c’est un centre de quartier ou de village qui répond aux besoins des personnes âgées dans les domaines médical/des soins, social et spirituel/existentiel. La frontière entre l'EMS et les services de soins à domicile devient plus floue : l'EMS de demain intervient également à la maison.
Quelles que soient les réflexions stratégiques, il ne faut pas oublier qu’il faudra toujours assurer la direction opérationnelle de l'EMS au quotidien. En fin de compte, les facteurs déterminants sont constitués par la satisfaction des résidents, des proches et des collaborateurs/trices, ainsi qu’un EBITDA suffisant.

Beat Ringger, secrétaire général du Réseau de réflexion suisse, et Dr Jérôme Cosandey, directeur de recherche politique sociale auprès d'Avenir-Suisse:
Bien vieillir et bons soins – Qui est en mesure de financer ?

1^ère intervention:
Depuis plusieurs années, un groupe de travail de Denknetz mène des réflexions sur la problématique des soins de longue durée. Dans une société d’opulence, il n’est pas admissible d’abandonner à leur sort les personnes requérant des soins. Quelqu’un prendra en charge les soins, l’assistance et l’aide au quotidien – dans le pire des cas, ses proches débordés ou des aides-soignantes mal payées issues de la migration. Dans le meilleur des cas, des services publics de qualité forment l’épine dorsale, et les proches ne fournissent que le travail compatible avec leurs projets de vie. A côté des EMS, il faut une offre diversifiée de soins, par exemple un service d’aide et de soins à domicile 24/7, des logements avec assistance, des offres de décharge pour les proches soignants. De cette manière, il est possible de trouver des solutions adaptées à chaque situation individuelle. Le Danemark et le canton de Vaud, par exemple, ont choisi une telle voie – avec succès. En fin de compte, de telles solutions ne sont pas plus chères, mais meilleures.

2^ème intervention:
Le vieillissement de la société et la demande croissante de soins aux personnes âgées placent les pouvoirs publics devant des défis sociétaux et financiers. Avenir Suisse a analysé l’organisation, les coûts et le financement des soins aux personnes âgées dans tous les cantons.
Les prestations des services d’aide et de soins à domicile et des EMS se complètent. Un développement unilatéral de l’un ou l’autre prestataire de services serait contre-productif. Il faut une approche combinant « l’ambulatoire et le stationnaire ».
Un potentiel d’économies considérable de 1,9 milliard de francs pourrait être concrétisé si l’ensemble de l’organisation des soins aux personnes âgées était dans tous les cantons au moins aussi efficace que la moyenne suisse. Il s’agit, ici, de « faire correctement ce qu’il faut ». Au niveau du financement des prestations de soins, les contributions de l’Etat ne devraient pas se baser sur les coûts, mais sur les prestations fournies. Par ailleurs, Avenir Suisse plaide pour un « capital-soins » individuel obligatoire. Un tel système constituerait un encouragement à une utilisation économe des ressources et un financement générationnel des soins aux personnes âgées.

Prof. Dr Thomas Klie, directeur de l’institut AGP Sozialforschung à la Haute école évangélique de Fribourg-en-Brisgau:
La main-d’œuvre globalisée

Aujourd’hui déjà, et plus encore demain, on observe une pénurie de professionnels dans les métiers de la santé. De quoi avons-nous besoin pour motiver de jeunes gens à s’engager dans des métiers basés sur les contacts humains ? L’attrait du champ professionnel et des concepts évolués de développement personnel et de promotion de la relève en font certainement partie. Cela vaut-il également pour les soignants transnationaux ? Selon les critères de l’OMS, seuls trois pays peuvent faire l’objet d’un recrutement actif de personnel. En Europe du Nord et Europe centrale, ainsi que dans de nombreux pays émergeants ou en développement, il manque des professionnels de la santé. Les titres professionnels sont-ils reconnus ? Quel rôle les réfugiés peuvent-ils avoir dans la recherche de professionnels adéquats ? Comment réussir leur intégration ? Doit-on miser sur des professionnels de la santé d’Extrême-Orient ?
Les exposés au choix s’efforceront de répondre à ces questions et à bien d’autres encore.

Prof. Sabine Hahn, responsable Discipline des soins, responsable Recherche appliquée et développements / Prestations de soins, Haute école spécialisée bernoise, Dr Franziska Zuniga, PostDoc et collaboratrice scientifique, soins infirmiers, Université de Bâle, Marianne Geiser, CURAVIVA Suisse et al. et Christophe Bugnon, comédien et auteur, présentation scénique):
Vie, qualité de vie et travail – Une contradiction ?

Compte tenu de l’augmentation des soins requis aux personnes âgées et de la complexité de ceux-ci, ainsi que de la pénurie de personnel qualifié, les EMS font face à des défis élevés pour assurer la qualité des prestations. La qualité dans les EMS est souvent conceptualisée par les deux dimensions qualité des soins et qualité de vie. Tandis que la première se concentre sur les résultats cliniques (p.ex. blessures liées à une chute), la deuxième comprend des thèmes comme le bien-être, l’autonomie, les relations sociales et les activations pertinentes. Des résultats de l’étude SHURP (Swiss Nursing Homes Human Resources Project) et de l’étude qui lui est liée RESPONS (Residents’ Perspectives of Living in Nursing Homes in Switzerland) seront présentés sur des aspects comme la qualité des soins et la qualité de vie. Plus de 5000 soignants de 162 EMS ainsi que 1000 résidentes et résidents de 51 EMS ont été interrogés. Les résultats attestent une qualité élevée aux EMS, avec des potentiels d’amélioration dans les domaines agression, douleur et soins centrés sur la personne.

Mise en scène:
Vivre et travailler – comment combiner les deux ? Quelles sont les possibilités dont on dispose pour maintenir en bonne santé, satisfaits et durablement dans la profession les collaborateurs/trices des institutions pour personnes âgées ? Comment créer des conditions de travail spécifiques en fonction des différentes phases de vie ? Le comédien bilingue Christophe Bugnon met en scène les principales questions clé. Il s’agit de thèmes comme « La planification du service en faveur de plus de temps de repos peut-elle être optimisée sans forte augmentation des coûts ? » ou « Comment réduire l’absentéisme et mettre en place un management durable des absences ? » ou encore « Quelles mesures concrètes et réalistes favorisent-elles et permettent-elles de concilier vie de famille et travail ? ». Après cette réflexion ludique sur des questions complexes de direction et de positionnement, on montrera où trouver des informations pratiques et concrètes, des instruments et des modèles pour créer des conditions de travail en fonction des différentes phases de vie pour de précieux collaborateurs/trices.
Direction du projet : Marianne Geiser, CURAVIVA Suisse
Auteurs des projets partiels : Marlies Keist, Heidi Johann, Jean-Marc Fonjallaz, Françoise Christ

en haut

BLOC THÉMATIQUE 4
Recherche de sens et perte de sens

Les personnes âgées ne sont pas les seules à traverser une crise existentielle face au grand âge. Leur entourage, proches ou soignants, se demandent aussi de plus en plus souvent comment conserver leur intégrité physique et psychique. L’estime de soi est mise à mal, ce qui conduit fréquemment à des comportements de stress aigu. Comment prévenir de telles situations ? Et comment non seulement supporter des situations de perte de sens, mais aussi les mettre à profit de façon constructive?

Sessions parallèles:

Prof. Dr Joachim Bauer, interniste, psychiatre et médecin spécialiste en psychothérapie à la Clinique universitaire de Fribourg:
Pourquoi et comment le bonheur dépend du travail

Le travail peut être un champ d’action pour notre créativité, une source de valorisation, une possibilité d’intégration sociale et un élément de notre identité. Mais il recèle également des risques et peut menacer notre santé. A quoi les employés et leurs employeurs doivent-ils être attentifs pour que le travail reste une source de bien-être et de bonheur ?

Dr Patrick Karcher, gériatre, praticien hospitalier au Pôle de gériatrie des Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS) et Dr Delphine Roulet Schwab, Haute école de la santé La Source, à Lausanne:
La bientraitance c’est aussi prévenir la maltraitance

1^ère intervention:
Le néologisme bientraitrance est né dans les années 1990 au terme d’une réflexion de près de 20 ans sur la prise en charge de la petite enfance au sein des Pouponnières mais a été rapidement repris et diffusé dans le domaine du handicap et de la personne âgée. Le mot a été inventé par les professionnels pour repenser le soin: il s’agissait d’inventer de nouvelles manières de faire, qui tiennent compte des difficultés de terrain et de l’accélération des changements socio-culturels. Mais le concept a été progressivement confisqué par la démarche qualité et les initiatives politiques; le bon sens et l’imagination cédant le pas à la norme et à la mesure. Cette présenatation tente de démêler les différents usages de la bientraitance et de revenir aux sources du concept: une opportunité de réfléchir les pratiques et leur amélioration et non un système de prévention de la maltraitance ou un outil d’évaluation des pratiques. La position soignante plus que d’être définie et mesurée nécessite d’être travaillée, pensée, reprise pas ses acteurs.

2^ème intervention:
La maltraitance est un problème de santé publique qui touche de nombreux aînés dans le monde. Elle a des conséquences importantes sur la santé, la qualité de vie et la sécurité des personnes âgées. Bien que les recherches dans le domaine existent depuis plusieurs années, il n’y a pas actuellement de consensus quant à la définition de la maltraitance. Par ailleurs, cette notion - encore taboue - reste souvent floue et sujette à débat chez les professionnels des soins aux aînés. Une sorte de glissement est également constaté, la réflexion sur la prévention de la maltraitance étant mise de côté au profit d’une centration du discours professionnel et institutionnel sur la promotion de la bientraitance. Or ces deux démarches sont-elles réellement interchangeables ? Peut-on se satisfaire de parler uniquement de bientraitance ? La non-maltraitance et la bientraitance sont-elles équivalentes ? Sur la base d’exemples concrets, cette présentation discutera les liens entre prévention de la maltraitance et promotion de la bientraitance, en interrogeant leurs limites et leurs apports respectifs.

Prof. em Norbert Semmer, professeur ordinaire émérite de psychologie à l’Université de Berne:
Le stress, une menace pour l’estime de soi

Dans le cadre de son travail, Norbert Semmer s’est penché sur l’effet des agents de stress sur l’estime de soi. Le facteur déclenchant de cette recherche a été le constat que certaines formes de manque de soutien social favorisent davantage le stress et qu’il n’est pas rare qu’un soutien social soit refusé aux personnes souffrant de stress. Le stress résulte en premier lieu du fait que notre estime de soi est menacée par certains événements. Il se manifeste surtout lorsque nous nous attendons à un échec. A l’inverse, des facteurs de succès favorisent notre estime de soi. En outre, le stress est toujours lié au jugement de tiers. La question se pose, dans ce cas, pourquoi toute forme de soutien n’a pas un effet réducteur sur le stress.

Dr Heinz Rüegger, collaborateur scientifique de l’Institut Neumünster:
Crise existentielle de la vieillesse ?

Nous vivons toujours plus longtemps mais personne ne veut être vieux ! Le vieillissement et notamment le grand âge sont considérés comme une phase de vie associée à de nombreuses caractéristiques que l’on préférerait éviter : pertes, maladies, fragilité, dépendance. Ces élémements entrent en contradiction avec les valeurs dominantes de notre société comme la force, la performance, la santé, l’indépendance et la mobilité. Dans le débat public et les médias, les vieux sont souvent considérés comme une charge pour la société. Et un vaste mouvement anti-âge présente le poids des ans comme quelque chose de pathologique contre laquelle il faut se battre. Dans un tel contexte, il n’est pas aisé de percevoir le grand âge comme une phase de vie pleine de sens. Le sociologue Peter Gross a diagnostiqué une véritable crise existentielle face au grand âge. Comme l’être humain a fondamentalement besoin de trouver un sens à sa vie, une telle crise existentielle est difficile à vivre. Les personnes âgées concernées, mais aussi les personnes qui les accompagnent sont mises au défi d’apporter des réponses constructives à ces questions existentielles. Cet exposé part à la recherche d’expériences donnant du sens au grand âge. Et encourage également à supporter les moments de perte de sens.

en haut